• Lundi 2 Avril

    Sous les bons conseils de Marco, on va avec Silo, le responsable de l'auberge W circuit, acheter le billet pour effectuer la traversée entre Puerto Natales et Puerto Montt. Le tarif normal à cette saison est de 300 dollars pour un lit en dortoir d'une vingtaine de couchettes. On arrive finalement à négocier une chambre de 4 (ou nous ne serons que 2), avec fenêtre et douche individuelle, pour 255 dollars (au lieu de 770 comme affiché au catalogue).

    Après avoir mangé une bonne pizza au restaurant « mesita grande » de Puerto natales, on quitte Thierry (merci pour le resto et tout le reste aussi). Cela marque la fin de notre mois passé à Torres Del Paine. Nous nous retrouvons de nouveau dans le vide, comme lorsque nous étions partis d'Altos Del Condor. 

    On se présente à 21h pour l'embarquement. On a droit à un petit speech sur quelques modalités avant de monter dans le ferry. C'est une bonne demi-heure plus tard, avec du vent et quelques gouttes de pluies que nous montons à bord et découvrons notre « cabine de luxe » obtenue à prix discount... Nous faisons un petit tour de l'Evangelistas, notre bateau. Nous croisons d'autres passagers rôdant également dans les couloirs et les étages. On apprend, en discutant avec certains d'entre eux que cela fait 100 ans, jour pour jour, que le Titanic entamait sa traversée. Aujourd'hui c'est notre tour de prendre la large pour 4 nuits et 3 jours.

    Après avoir regardé un petit film, nous nous endormons au rythme des camions qui entrent dans la cale.

     

    Mardi 3 avril

    Le bateau quitte le port vers 5h du matin, on n'a pas vraiment senti le départ, je pense avoir ressenti quelque chose, mais ce n'était peut être qu'un rêve... J'ouvre vraiment les yeux vers 7h du matin et aperçoit par le hublot les premières lueurs du soleil. Malgré la petite nuit, (nous nous sommes couchés à 2h), je ne résiste pas à l'envie d'aller sur le pont, voir le lever du soleil.

     Le bateau tient depuis le départ, son cap vers l'ouest, le soleil se lève donc à l'arrière.

    C'est l'heure du petit déjeuner. Royal. Au menu : du pain grillé, des œufs, des jus, boissons chaudes, fromage, jambon, céréales et yaourt. C'est ça qu'j'aime, les bons petits déjeuner !!! On commence à tourner vers le nord, nous sommes au Paso Sobenes qui mène sur le canal Sarmiento. Le ciel se charge de plus en plus de nuages. Heureusement, pour faire oublier le mauvais temps, on nous présente l'équipage et les consignes de sécurité. Tout se passe dans la bonne humeur. Chaque membre du personnel se fait applaudir. La croisière s'amuse...

    On retrouve Méric et Mélissa que l'on avait succinctement croisés à Las Torres. On se raconte nos voyages et nous voilà vite partis à jouer aux dés, au Cacho précisément, un jeu de dé Bolivien. 

    Après un bon repas, il est temps de faire une petite sieste. Le temps pluvieux ne nous fera pas regretter de ne pas être dehors... Alors on dort...

    Au réveil, on prend un petit café et allons suivre une conférence sur les glaciers. Première fois en anglais, dans la cantine, puis une deuxième fois, au pub, en Castillan. Nous sommes désormais incollables en ce qui concerne les glaciers, donc si vous avez des questions, c'est le moment !!!

     

    On prend un petit verre de Pisco (alcool Chilien) en guise d'apéro avant le dîner et on passe la soirée à discuter ici où là avec quelques passagers pendant que « la marche de l'empereur », une histoire de pingouin, est diffusé.

     

    Mercredi 4 avril (bon anniversaire Vincent)

    A 5h, un long coup de corne retenti. Il fait encore nuit, mais c'est l'heure de notre unique étape du voyage. Nous arrivons à Puerto Edén. Je sors du lit, enfile un pantalon, un pull et un coupe vent, et vais rapidement sur le pont. Le mauvais temps, le froid et la fatigue me renvoient sous ma couette pour un ultime cycle de sommeil.

    Après le petit déjeuner, nous passons « Angousta Inglesa » un passage étroit composé d'un premier virage à 90° est, suivi d'un deuxième virage, du même angle, mais cette fois ci vers l'ouest pour récupérer notre cap nord, cqfd ! On rentre alors dans le canal Messier. Le temps se découvre par moment. C'est agréable de profiter du soleil et de découvrir les fjords sous cette belle lumière. On observe de loin quelques oiseaux et otaries.

     On en profite également pour découvrir le poste de pilotage. Ça à l'air compliqué de conduire un ferry !

    15h, nous arrivons au bout du canal. Il est donc l'heure de prendre un petit cachet contre le mal de mer. Et oui, nous entrons dans le pacifique, ça va secouer ! L'endroit s'appelle "Golfo de penas" (Golfe des peines) et il porte bien son nom.

    On voit, au travers des hublots, osciller ciel et mer. Le bateau fait des va et vient d'avant en arrière, de gauche à droite. Les vagues viennent heurter le bateau, les tasses dansent sur les tables, la vaisselle joue de la musique en cuisine, les visages blanchissent et l'effet somnolent des cachets se fait sentir. Tout ça nous fait passer du fou rire au haut le cœur. En tout cas, l'ambiance à bord de l'Evangelista a changé.

    Les vagues et le vent sont de plus en plus forts, et ça se ressent à bord. Moins de monde dans les lieux de vie, il doit y avoir beaucoup de passagers au lit. Justine en fait parti. Elle nous rejoint après le dîner, à la cantine, où des chaises se renversent parfois, entraînant souvent des éclats de rires en évitant les éclats de verres.

    On profite de ces conditions particulières, et fatigantes malgré tout, pour aller s'allonger, se reposer et s'endormir.

     

    Jeudi 5 avril (bon Anniversaire Abdelwahab)

    La nuit s'est bien passé dans l'ensemble. Mis à part à un moment ou je me suis réveillé en sursaut, persuadé que nous allions chavirer. Les houles du pacifique bercent, mais jusqu'à un certain point !

    Heureusement au matin nous sommes revenus dans les fjords. Nous voguons au milieu du large canal Movaleda. Le temps n'est toujours pas de la partie, encore beaucoup de vent, de froid et de pluie. Donc, vu le temps, au lieu de guetter le moindre dauphin sur le pont, nous profitons des conférences proposées aujourd'hui. Ça sera « flore et faune de la Patagonie » pour celle du matin, et « Puerto Montt et sa région » l’après-midi. On récoltera quelques informations intéressantes. D'ailleurs, savez-vous comment font les baleines pour dormir étant donné qu'elles doivent revenir à la surface chaque 4 minutes pour respirer ?

    On apercevra quand même 3 dauphins endémiques de la région et un bateau échoué avant de faire notre dernier repas à bord du bateau. Ce soir c'est saumon !

    Pour digérer tout ça, rien de tel qu'un tour au pub pour jouer un petit Bingo aux règles « made in Chile ». Celui ou celle qui crie Bingo (gagnant ou non) doit effectuer un pas de danse histoire de chauffer la soirée.

    Pour notre part, nous décrochons et redescendons palabrer avec des copains français, avant d'aller se coucher, pour une nuit, on l'espère, moins mouvementée...

     

    Vendredi 6 avril

    Arrivée à Puerto Montt dans la nuit. Pas de coup de corne cette fois-ci. Du moins on ne l'entends pas. Au réveil, je me demande comment le Ferry a pu stationner où il est. Tout semble bloquer le passage d'un tel navire. Mais bon, c'est le matin, la question quitte vite mon esprit car je dois aller remplir mon ventre et boire un café pour vraiment me réveiller...

    Vite, il est l'heure de quitter le navire. Il va falloir se jeter, à nouveau, dans un bain inconnu. Même si l'on prévoit l'itinéraire de notre voyage, les rencontres, elles, restent inconnues et on doit construire à chaque fois, pour un mois, pour 3 jours, pour une soirée. C'est une des énergies particulières que demande le voyage. Jusqu'ici, que de bonnes surprises, alors plouf... la vie suit son cours.

     


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  • Petit conte pour enfants ou l'histoire de la Isla Maillen

    En attendant le bus qui nous emmènera à l'Ile de Chiloé, nous rencontrons Javier, un jeune Chilien adorable qui vit sur une petite île non loin de Puerto Montt. De fil en aiguille, nous en arrivons à parler de Maillen et de la légende qui en a fait son nom. Le père de Javier, instituteur, s'est en effet beaucoup intéressé à ce sujet et est allé jusqu'à mener sa petite enquête auprès des anciens habitants pour tenter de reconstruire le puzzle de l'histoire. À l'aide de fragments de récits, il en est arrivé à la conclusion suivante, que Javier a bien voulu prendre le temps de nous conter : 

    Maillen est un dérivé d'un autre nom qui signifiait en huilliche «la doncella» ou, plus spécifiquement à l'île, «la Nina Hermosa» (jolie fille). L'origine du nom remonte à très très longtemps lorsque l'île n'était pas encore peuplée.

    Très loin de là, une princesse hollandaise, belle comme le jour et point encore mariée, avait alors deux prétendants : l'un, homme de la cour et l'autre, corsaire. Lors d'une journée de printemps, la jeune fille décida d'aller se promener le long de la plage. Malheureusement pour elle, le corsaire était présent et l'enleva sur son bateau. Ni une ni deux, le courtisan apprenant les mésaventures de sa donzelle se construisit un équipage et partit à sa recherche. Les deux bateaux poursuivirent ainsi leur course jusqu'à l'autre bout du monde, jusqu'à arriver dans les étroits canaux des îles du Chili. Le courtisan, qui, à ce moment là, avait perdu la trace du bateau pirate, arriva dans la petite ville d'Ancud. Sitôt débarqué, il alla demander aux habitants si le corsaire et la belle princesse ne seraient pas passés par là. On lui répondit que ceux-ci avaient repris leur chemin parmi les canaux plutôt que de reprendre la route du Pacifique. Le courtisan remonta sur son bateau et finit par retrouver son ennemi. Une bataille sanglante s'ensuivit, nul ne sait qui des deux hommes gagna, mais l'un des bateaux coula et l'autre disparut, dévoré par les flammes.

    La jeune princesse se retrouva quand à elle sur une île déserte. Elle tenta de trouver du secours auprès des marins passant par là, qui s'en allaient vendre leurs produits dans les villes alentours. Mais ceux-ci, autant effrayés par la splendeur de la belle que par son étrange langage, crurent à la malédiction d'un esprit et préférèrent fuir plutôt que de s'arrêter. Parmi les habitants de la ville, un gendarme qui n'avait peur de rien, même pas du diable, entendit parler de cet esprit fantôme, habitant de l'île. Aussitôt, il partit sur son bateau s'enquérir de cette histoire. Arrivé sur l'île, quelle ne fût pas sa surprise de découvrir une magnifique femme au lieu de l'esprit attendu. Les deux jeunes gens ne tardèrent pas à tomber amoureux et à se marier. Ils retournèrent vivre sur l'île, emmenant avec eux quelques habitants désireux d'obtenir un petit lopin de terre sur Maillen. Aujourd'hui encore, l'île conserve son même nom en l'honneur de la princesse.  


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  • Entre vents et marées à Chiloé

    Pour aller à Isla Grande de Chiloé, il faut prendre le bus... et le bateau

    Entre vents et marées à Chiloé

    Souvent, des habitants nous accompagnent gentiment

    Entre vents et marées à Chiloé

    Une fois arrivés à Castro, petite visite de l’église

    Entre vents et marées à Chiloé

    L'une des 16 appartenant au Patrimoine mondial de l'Unesco

    Entre vents et marées à Chiloé

    Et pour cause

    Entre vents et marées à Chiloé

    Elle est construite entièrement en bois

    Entre vents et marées à Chiloé

    Admirez le travail !

    Entre vents et marées à Chiloé

    Il faut être sérieux dans cette église (mais pas trop) : 

    "Dieu veut te parler aujourd'hui, mais il ne t’appelleras pas sur ton portable

    s'il-te-plaît, éteins-le ! "

    Entre vents et marées à Chiloé

    L'église et les cieux

    Entre vents et marées à Chiloé

    Voilà quelqu'un qui y va régulièrement, dans les cieux !

    Entre vents et marées à Chiloé

    Retour sur terre, avec ce clown, un peu imbibé, un peu fou, un peu collant !

    Entre vents et marées à Chiloé

    Attention, ce n'est pas nous cette fois !

    Entre vents et marées à Chiloé

    A Castro, tout est coloré

    Entre vents et marées à Chiloé

    les maisons

    Entre vents et marées à Chiloé

    les boutiques

    Entre vents et marées à Chiloé

    sauf parfois le ciel !

    Entre vents et marées à Chiloé

    Au resto, 

    Entre vents et marées à Chiloé

    On goûte le curanto

    Entre vents et marées à Chiloé

    A base de moules, coques, pomme de terre, poulet, saucisses, enfin un peu de tout quoi !

    Entre vents et marées à Chiloé

    Et le soir, on se retrouve à la maison

    Entre vents et marées à Chiloé

    Pour une bonne nuit dans un vrai lit ! Wouhou !


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