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Par lapajj le 9 Juillet 2012 à 00:41
Après en avoir entendu parler en bien, en mal, en large, en long et en travers, nous y voici, en Bolivie! Que les souvenirs des uns et des autres soient bons ou mauvais, il semble que ce pays ait laissé pour le moins une empreinte inoubliable dans le voyage de chacun. Nous attendions donc avec impatience le passage de la frontière. Après une petite nuit et d'interminables files d'attente, nous finissons par entrer sur le territoire Bolivien. Mais nous ne sommes pas encore arrivés à destination !
Pour arriver à Tupiza, à environ deux heures de la frontière, il nous faudra encore passer par un taxi collectif qui a oublié de mettre de l'essence et est donc obligé de faire demi-tour, une crevaison et un « longcourci » de quelques kilomètres pour que le couple bolivien qui nous accompagne puisse être déposé juste devant leur maison. Nous arriverons finalement sains et saufs mais quelque peu fatigués à Tupiza, ville de départ des tours pour le fameux Sud Lipez.
En effet, nous décidons de commencer notre périple bolivien par la traversée de cet immense espace en 4x4 (un Toyota dernier modèle qui rappelle à Aurèl ses années de travail en tant que vendeur de voiture). Après y avoir longuement réfléchi, avoir pesé le pour et le contre, il apparaît qu'il n'y a pas d'autres solutions que celle de payer un tour. Bien conseillés par des amis français, nous décidons de partir avec la grosse voiture de Nelson, accompagné de la cuisinière qui n'est ni plus ni moins que sa femme, Paulo son fils et de deux autres français, rencontrés dans la rue (eh oui encore!).
Notre objectif est de parcourir 1200 kilomètres en 4 jours, jusqu'à Uyuni. Le départ est fixé à 9h du matin le lendemain. Nos énormes sacs à dos sont accrochés sur le toit du 4*4 avec la bouteille de gaz et les ustensiles qui serviront à notre cuisinière pour préparer les repas. Je pars avec un léger mal de ventre qui s'empire au fur et à mesure de la journée. Pliée en deux, j'ai un peu de mal à profiter du voyage.
Aurèl' sera aussi mal que moi le soir et le lendemain. Nous apprendrons par la suite que la cause de ce mal n'est autre qu'une dose un peu trop forte de sulfate de calcium dans l'eau du robinet... Depuis, nous achetons de l'eau en bouteille !
Malgré cela, la traversée est fort agréable. Nous montons en altitude et découvrons les magnifiques paysages désertiques du Sud Lipez, ses petits villages, ses lamas et ânes qui se baladent souvent en liberté parmi les grandes étendues.
A l'arrivée dans le village fantôme (pueblo fantasma) de Lipez, nous découvrons de nombreuses maisons en ruine, et des restes humains dont un crâne au fond de l'église abandonnée!
Des vizcachas se promènent au milieu de ce désordre, que les Hommes ont fui depuis bien longtemps. Il est impressionnant de voir à quel point ce type d'endroit est bien souvent laissé à l'abandon, là où la France se serait empressée de faire un musée et de quadriller le territoire !
En repartant, nous croisons deux camions, importés de manière « illégal » du Chili pour être revendus en Bolivie. L'un s'est embourbé dans la rivière et a beaucoup de mal à en ressortir !
Nous arrivons le soir à à 4100 mètres d'altitude, à Quetena Chico, dans un refuge « basique » (comme nous a prévenu Nelson, notre guide). Pas de chauffage, une chambre à 4 lits simples, une salle de bain avec un lavabo à eau froide et des toilettes. Nous ne tarderons pas à nous serrer chaque couple dans un lit pour avoir plus chaud. Le drap de soie, le duvet, les deux couvertures et la bouillotte sauront finalement nous réchauffer...
Le lendemain, réveil avec un petit déjeuner prêt sur la table. Il fait encore très froid mais je ne suis plus malade donc de bonne humeur !
Nous reprenons le 4x4 et traversons de nouveau plusieurs kilomètres de vide.
Laguna Hedionda
Kolipa Laguna
Des paysages
Hauts en couleurs!
Nous nous arrêtons dans le désert de Dali, qui tient son nom du décor surréaliste qui nous entoure.
Après une petite halte devant le majestueux volcan Licancabur au pied duquel trône la Laguna Verde,
à droite sur la photo,
nous repartons vers les bains thermaux à 35 degrés dans lesquels nous profitons du paysage tout en ayant chaud ! Nous finirons d'ailleurs par sortir en raison de la trop grande chaleur (décidément, jamais satisfaits ces français!).
Après manger, le 4x4 et son conducteur courageux nous emmène vers les geysers Sol de Mañana à 5000 mètres dans les hauteurs.
Moi qui n'avait pas eu de chance avec les geysers à San Pedro d'Atacama, me voilà réconciliée avec eux !
Cette fois, pas de malaise à cause de la trop haute altitude, je peux profiter tranquillement de ces formations étonnantes.
Nous finissons la journée par la Laguna Colorada, d'un rouge sang qui nous fait nous demander d'où vient cette drôle de couleur...
Pas de panique, ce ne sont que de micros organismes végétaux qui réagissent au soleil !
Le soir, notre refuge est quand même plus agréable que le premier mais toujours pas de douche chaude ! Une bouteille de vin nous attend sur la table, gentiment offert par Nelson.
On n'en profitera malheureusement pas beaucoup, nous sommes à 4300 mètres d'altitude et il paraît qu'il ne faut pas trop boire... Nous nous couchons tôt car le froid arrive vite dès que le soleil s'en va !Accompagnés toute la nuit par notre super bouillotte, nous réussissons à nous réchauffer et même à transpirer...
Incroyable étant donné qu'il fait -15 en dehors de la couette.
Le matin du 3ème jour, nous partons à la découverte de l'arbre de pierre. Le nombre de 4*4 présent sur le site en dénature un peu la beauté, et l'arbre n'est finalement pas si exceptionnel (sans vouloir paraître blasé bien évidemment...).
Nous préférons nous éloigner un peu et observer cela de loin (derrière Aurèl, appréciez le Désert de Siloli)
Nous sommes finalement les derniers à reprendre la route, les autres ont des temps réglementaires à respecter !
Après quelques kilomètres, nous arrivons au pied d'une lagune (Laguna Honda) d'où nous pouvons observer les flamants roses...
de loin !
La suivante (Laguna Hedionda) nous permettra de les observer de beaucoup plus près, c'est à se demander pourquoi !
Laguna Cañapa
Nous nous arrêtons ensuite dans un lieu qui pourrait être charmant si les nombreux 4*4 et leurs occupants ne laissaient pas tous leurs détritus après y être passés. Nelson nous explique qu'il n'existe pas de réglementation spéciale pour cela, et que les gardiens du Parc Naturel ne s'occupent malheureusement pas de la récupération des déchets. C'est à se demander à quoi servent les 150 bolivianos que nous leur laissons à l'entrée...
L'après-midi sera beaucoup plus calme. Nous avalons les kilomètres de manière à arriver assez tôt dans le refuge de sel à Puerto Chuvica, aux portes du Salar.
Ce dernier est le meilleur que nous ayons fait sur les 3 jours. Complètement construit de sel du sol au plafond, de la table aux chaises, nous trouvons accueillants ce lieu qui de l'extérieur ne paye pourtant pas de mine !
Les autres touristes occupant les refuges un peu plus bas, nous sommes bien contents d'être presque seuls ce soir-là.
Le lendemain, réveil à 5h30 du matin. L'objectif : arriver à temps pour le lever du soleil sur la Salar.
Après une demi-heure de route, Nelson arrête le 4*4.
Il fait très froid mais nous sortons quand même de la voiture pour observer le coucher de lune d'un côté
et le lever de soleil de l'autre.
Les couleurs sont magnifiques. Nous attendrons une demi-heure avant que le soleil accepte enfin de montrer le bout de son nez ! Il s'est fait un peu prié ce matin là...
Après un petit déjeuner au beau milieu de cet énorme désert de sel, nous nous arrêtons un peu plus loin pour prendre des photos pour le moins... exotiques !
Chacun y va de son idée et les résultats sont plutôt concluants, jugez par vous-même !!!
Rapidement, nous passons ensuite devant un ancien hôtel de sel, le premier en réalité. Lorsque son constructeur a exposé son idée aux habitants du village voisin, ceux-ci l'ont traité de fou... Aujourd'hui, ces petits refuges, réalisés avec la matière première du salar permettent d'accueillir de nombreux touristes et font travailler l'économie locale.
Nous nous en sommes d'ailleurs rendu compte en passant devant le premier village après le salar, à Colchani. Malgré son aspect sale et relativement précaire, des cochons qui se promènent dans la rue et des déchets qui trainent partout, les touristes affluent dans cette petite bourgade pour acheter des « souvenirs » aux villageois installés dans l'avenue principale.
Après quelques jours, notre guide, Nelson, a appris à nous connaître et ne s'arrêtera pas devant les nombreux stands comme semblent le faire la plupart des autres tours. Nous nous contenterons donc de manger là et de repartir vers Uyuni tout de suite après.
L'arrivée dans la « grande ville » est décevante et inattendue. Après avoir passé 4 jours au milieu des merveilles de la nature, nous voici rendu dans une immense décharge publique. Ici, les éboueurs passent récupérer les poubelles mais simplement pour les emmener... un peu plus loin ! Le vent qui fait rage dans les environs se contente de ramener tout ça aux abords de la ville. Des montagnes de sacs plastiques et de détritus de toute sorte entourent donc Uyuni.
La visite du cimetière des trains attriste encore un peu la fin du voyage. Ajoutez à cela le vent et le froid et nous sommes bons pour tourner dans un vieux western !
Nous restons encore quelques temps avec Emilie et Jordan, les deux français avec qui nous avons partagé ces quelques jours et qui sont maintenant devenus des amis (enfin je pense, s'ils sont contres, qu'ils se manifestent!). Nelson repart le soir même pour Tupiza, il lui reste 5h de route... Il paraît fatigué. Bien que parlant peu, il nous confessera tout de même avoir voulu diminuer le rythme depuis quelques mois. Avant cela, il enchainait les tours dans le salar l'un après l'autre.
Après s'être rendu compte que ses enfants ont grandi sans lui, il souhaite maintenant profiter de ses petits enfants...
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Par lapajj le 12 Juillet 2012 à 17:20
Avant de commencer on vous invite à découvrir l'histoire particulière de Potosi ici ou là
Première expérience en Bolivie, il fait froid mais la ville est drôlement sympathique
Et ses habitants aussi
même quand ils ont perdu leurs deux jambes dans un accident au fond de la mine (Cerro Rico)
ou quand ils font une courte sieste après avoir ciré de nombreuses chaussures...
Potosi, c'est ça : des bâtiments religieux
encore des bâtiments religieux, des pneus,
des images religieuses (avec un petit air de Marjanne Satrapi, non ?)
et des processions religieuses
en l'honneur de San Pedro
où l'on décore rudement les voitures
à l'aide de jolis nounours
ou de poupées
Mais Potosi, c'est aussi ça : des kilomètres de marchés
accueillant des vendeuses de tonnes de feuilles de coca (et la coca n'est pas la cocaïne),
des réparateurs de petits riens et de grands touts,
et surtout des gens un peu partout !
Enfin, la Bolivie, ce sont beaucoup de femmes en colère (à force de te faire à manger, de faire ton lit, mon envie de te faire l'amour est partie !)
Et des dentistes prenant de drôles de positions (cf le petit dessin vert à droite).
Posoti nous a permis de nous rattraper côté culture : la foire aux livres
Et le cinéma ! Rudimentaire, certes, mais qui nous a permis de voir "Si fort, si proche" (Tan fuerte,tan cerca).
Les ballades dans les rues nous apprennent beaucoup
sur la vie des gens
leurs coutumes
et leurs habitudes !
Et au milieu de ça, il y a nous avec nos coutumes...
...et nos habitudes!
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Par lapajj le 14 Juillet 2012 à 18:29
Le dimanche, á Tarabuco comme á Wazemmes, c'est le jour de marché, alors on prends le bus pour y aller
Au programme, des couleurs,
des gens passionnants, mais surtout passionnés par les écrans...
Les camions viennent de loin pour vendre leurs fruits et légumes
Voilà un des comedors (endroits où l'on mange ou réfectoire !) de ce grand marché
De l'autre coté, on vous laisse contempler...
Nous revoilà dehors,
où tout s'échange, où tout se vend...
Lorsque l'on va chez le coiffeur, il n'y a qu'à voir les modèles au mur et choisir ça coupe... Classe !!!
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