Voilà deux textes que l'on a envie de partager, chacun écrit à une extrémité du Chili et sans que l'on se soit concerté ! Bonne lecture...

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25 Mars, Refuge "Los Cuernos", parc Torres Del Paine...

Je suis levé un peu plus tôt ce matin, je profite d'être seul pour aller faire quelques photos, attendant un beau lever de soleil, mais en vain.

Mes premières pensées à mon réveil sous la tente sont pour mon père qui fête son anniversaire aujourd'hui.

Je me pose au refuge, éclairé à la lampe à gaz et réchauffé par le poële à bois. Les premières lueurs du soleil me motivent à écrire ces quelques lignes, à poser ces quelques pensées...

L'aventure que l'on vit ici est magnifique, atypique, magique. Le parc Torres Del Paine est extraordinaire, spectaculaire. Nombreux lacs et montagnes aux couleurs et aux formes différentes, sans parler des sommets enneigés et du monstrueux glacier Grey.

C'est étonnant de voir à quelle rapidité tout cela devient quotidien, tout cela devient la norme. Il faut donc chercher partout où l'on est et à chaque moment, le petit chose qui est extraordinaire. Un lever de soleil, un nuage à la forme originale, un verre d'eau, de vie, une fleur, une rencontre, une idée... 

On s'habitue à tout et surtout à l'exceptionnalité de la vie, qu'il faut pourtant, à mon avis, savoir reconnaître, cultiver et remercier. La nature est généreuse, Allah Akbar, Jah Rastafari, Marrichewew...

Aurélien

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25 Mai, hostal "Casa de los Musikos", San Pedro de Atacama...

On oublie souvent où l'on se trouve. On s'habitue vite à la nouveauté. Les choses qui nous étonnaient encore il y a une semaine sont devenues normales, tellement ordinaires que l'on ne les regarde même plus. Cette impression d' « habituation rapide » peut se produire avec tout : les paysages de désert que l'on traverse sur des kilomètres, des activités inhabituelles comme faire du stop et monter dans un camion, jusqu'à la nourriture qui implique de manger beaucoup de viandes et peu de fromage... On s'habitue à tout, et l'important, c'est de s'en rendre compte.

Regarder autour de soi, prendre le temps de s'arrêter pour pouvoir se dire « nous sommes au Chili ». Se souvenir des premières fois où l'on a vu une vieille voiture ou un camion américain, un cactus ou un pélican à portée de la main. Repenser à la première impression que nous ont donnée les chiliens qui nous ont accueillis chez eux ou au dégoût que l'on a ressenti lorsqu'au petit déjeuner, ils nous ont servi un fromage de tête fait maison.

C'est la rencontre avec un couple de français sur le point de finir leur voyage d'une année qui m'a fait repenser à toutes ces premières fois de notre épopée. Une fois n'est pas coutume, je me suis demandée quels seraient nos souvenirs en fin de parcours ou dans quelques années. C'est pour que ces souvenirs restent bien gravés dans ma mémoire que je me force parfois à regarder les petites choses simples du pays où nous sommes. Aussi et surtout, ce sont les habitudes des gens qui me semblent les plus marquantes. Pas toujours faciles à prendre en photos, c'est pourtant par elles que  j'apprends le plus sur moi-même.

Alors vaille que vaille, efforçons nous d'aller toujours plus loin dans les rencontres et gravons ces instantanés pour toujours dans nos petites têtes...

Justine