• Je me réveille ce jeudi, après une petite nuit où le sommeil a été dur à trouver.

    Certain(e)s diront qu'un vol ce n'est pas si grave, ce n'est que matériel et ils-elles auront sûrement raison. C'est clair, ce n'est qu'un amas compact de métal, de verre et de plastique, en plus la plupart de ces matériaux à dû être arraché à la terre sans compensation pour elle et surtout pour celles et ceux qui habitent et travaillent dans ces mines de silicium, or, cuivre, palladium, titane, nickel... Bref, juste pour le fric, et en réfléchissant bien, c'est sans doute à cause de ces entreprises qui pillent le sol, nos cœurs et nos comptes en banque (pour celles et ceux qui ont, comme moi, la chance d'avoir un compte en banque) que certain(e)s se mettent à voler. Et puis aussi l'image du blanc dans les pays du sud. « Ce n'est pas grave, je peux lui piquer un truc à lui. Il vient s'installer ici pour violer la terre, et bousiller nos santés (Entreprise forestière au Chili, pétrole, mines un peu partout...) sans être inquiété ». Sans parler des « films » et des médias qui laissent croire, que pour nous, les « occidentaux », eh bien si on se fait voler, ce n'est pas si grave, on fait marcher une assurance ou on pioche dans notre argent abondant et on rachète ce que l'on nous a volé...

    Voilà sans doute ce qui a conduit à me faire arracher mon troisième œil, celui par lequel j'aimais si souvent regarder, observer, scruter, contempler... Un bâtiment qui en dit long sur l'histoire, un mur tagué appelant à jeter sa télé, un paysage sublime sculpté d'une main de Dieu, la rage d'un chanteur gueulant à l'injustice, le sourire si tendre des gens, bref croquer un bout de vue, pour partager mon point de vie...

    J'suis sur que quelque part mon objectif pleure sans moi, mais, c'est vrai, il y a pire dans la vie. J'en veux surtout à ce système vomissant ses abus, ses injustices commises au nom du fric et qui conduisent à se battre coûte que coûte pour gagner sa croute. Ne marchons pas dans le jeu de celles et ceux qui voudraient nous diviser, imposons la vérité...

    El pueblo, unido, jamás será vencido !!! Le peuple, uni, ne sera jamais vaincu !!!

    Hasta la victoria, siempre...

     

     

     

     

     

     


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  • Un passage à la frontière est toujours un peu anxiogène. Surtout quand la veille, tu viens de te faire voler ton appareil photo, et que tu sais que tu passes une des frontières les plus à risque, paraît-il, d'Amérique latine.

    Déjà il faut sortir d’Équateur, quasi 1h de queue, d'attente, pour obtenir ton tampon de sortie. Arrivée au guichet, ça va vite pour nous, c'est surtout pour celles et ceux qui rentrent dans le pays que ça coince. Bizarre... un pays préfère voir partir les étrangers plutôt que de les voir arriver...

    Bref, te voilà dans le No-mans-land, sollicité de tous cotés par des chauffeurs de taxis, des compagnies de bus, et des agents de change sauvages. Pour la plupart, il cherche à gagner leur vie et pas à t'arnaquer, mais leur acharnement, leur obstination devient vite pénible et stressante. En plus, tu sais que toute manière tu vas devoir faire du change et trouver un moyen de transport pour quitter la frontière, et eux aussi le savent !

    Maintenant tu pénètres du coté Colombien, par le pont qui marque la limite entre les deux pays. Tu gravis les marches qui mènent à l'office de migrations. Ici, pas de file, tout va très vite. La douanière, parée d'un masque anti-microbes, tamponne rapidement ton passeport et te souhaite la bienvenue. T'as pas tout perdu !!!

    Entre temps tu te renseignes pour savoir si c'est sûr d'échanger tes dollars en sortant et avec qui. Tu donnes 140$ et tu te retrouves avec 250000 pesos, tu regardes les billets, t’espères que ce sont des vrais, tu serres les fesses...

    En parlant de serrer les fesses, tu t'estimes heureux de ne pas avoir été fouillé. En effet les douaniers n'ont même pas jeté un coup d’œil à tes sacs. Étonnant, non ?

    Tout est bon. Il est donc temps de prendre un taxi, enfin, un combi, qui t'emmène au terminal d'Ipiales. Tu vois les premières images du nouveau pays. Comme souvent plein de gens, de couleurs, et ici, des charrettes de fortunes bien chargées et des chevaux pour les tracter...

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    Frontière

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    Arrivés à Ipiales, il faut maintenant rejoindre Popayan, la ville où nous avons l'intention de dormir avant de repartir vers Armenia le lendemain. Encore une fois, nous sommes beaucoup sollicités, mais moins qu'à la frontière. Nous choisissons une compagnie un peu au hasard et c'est parti ! Normalement, nous devons arriver 8h plus tard. On monte dans le bus et, n'ayant pas eu le temps d'y aller avant nous nous précipitons vers les toilettes au fond... Mauvais moment pour faire ses besoins, le bus tourne et retourne, ça secoue comme dans une machine à laver là-dedans !

    Devant nous, une petite famille colombienne, les parents sont très jeunes et le petit dernier, âgé d'à peine un mois, n'a toujours pas de nom ! Nous supposons donc qu'il « n'existe pas » au niveau administratif, chose assez incroyable pour nous, tellement habitués à la paperasse française !

    La route est sinueuse, et passe parfois en circulation alternée pour cause de travaux. Deux heures plus tard, nous avons fait 60km. A 30km/h, il nous faudra donc revoir notre heure d'arrivée si ça continue comme ça ! On s'ennuie pas mal et on dort beaucoup, on ne peut même pas regarder la route car les carreaux sont grisés... Plus tard, l'un des chauffeurs (celui qui ne conduit pas évidemment) met un film évangéliste en route, 1h30 d'histoire gnan-gnan qui prêche l'amour et le pardon, c'est long !

    Progressivement, la nuit arrive et un peu de stress avec. On nous a prévenu de ne pas faire la route jusque Cali de nuit car des pirates de la route rôdent, braquent et parfois brûlent les bus. Évidemment, nous sommes précisément sur cette route et il est 9h du soir ! Un premier arrêt... Contrôle de police, puis on attend. Le flic explique que les bus doivent partir ensemble formant ainsi une « caravane » et se protégeant l'un l'autre des éventuelles attaques. Un deuxième arrêt, on mange, nous sommes complètement nazes, le passage de la frontière, les innombrables heures de bus (nous sommes partis depuis 7h le matin) me coupent la faim mais pas celle d'Aurélien. 11H du soir, 3ème arrêt, on attend une fois de plus les autres bus pour passer ensemble une zone « sensible ». Alors que nous avions pensé continuer la route de nuit, nous décidons de suivre notre première intuition : nous arrêter à Popayan quelques heures et reprendre un autre bus au lever du jour. Il est minuit quand nous arrivons, nous squattons dans le terminal, à l'abri des braquages certes, mais pas à l'abri des mecs bourrés en mal de compagnie. Le bonhomme n'est pas commode, on sent bien qu'il ne faut pas l'énerver. Il nous tiendra la jambe pendant une heure, jusqu'à ce qu'il comprenne que nous ne sommes finalement pas si intéressant à 3h30 du matin. 4H30, nous reprenons le bus, direction Armenia. Nous nous endormons quasi immédiatement, pour nous réveiller juste au moment d'arriver. Il nous faudra encore prendre trois bus pour arriver à destination, après une journée et demi de transport.

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    Te voilà enfin arrivé, sous le soleil, les cocotiers, les plantations de café... Un trajet aussi long c'est un peu pénible, mais pour arriver ailleurs, du coup, ça vaut le coup...


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